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Avertissement

Sens de l'humour et esprit critique sont requis pour apprécier la lecture de ce blog. Il est fortement recommandé de ne pas prendre les propos de l'auteur au 1er degré!

(Tous les textes de ce blog sont la propriété de l'auteure. Ils ne peuvent être reproduits sans citer son nom. Merci!)


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Critiques de théâtre : vous pouvez me lire

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Bon théâtre!

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Chic Moustache

Vous cherchez des t-shirts qui représent le Québec sans tomber dans les clichés? Chic Moustache est fait pour vous!! Allez donc jeter un oeil!

 

Logo-pour-blog-Aurélie

 

 

 

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«Entrer chez les gens pour déconcerter leurs idées, leur faire la surprise d’être surpris de ce qu’ils font, de ce qu’ils pensent, et qu’ils n’ont jamais conçu différent, c’est, au moyen de l’ingénuité feinte ou réelle, donner à ressentir toute la relativité d’une civilisation, d’une confiance habituelle dans l’ordre établi.» Paul Valéry (merci Annie)

28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 04:47

Question d’échelle 

 

 

Quand je suis arrivée à Montréal, en provenance directe de Paris où les insultes, les mains aux fesses, les « écrasages » de pieds, les engueulades et les incivilités en tout genre sont légion, j’avais l’impression de vivre à Disneyland.

 

Les voitures qui s’arrêtent pour laisser les piétons traverser, au lieu de les frôler en klaxonnant, à grand renfort de jurons. Les gens qui font la queue à l’arrêt de bus au lieu de se piétiner sans vergogne, trouvant normal que celui qui attend depuis longtemps soit le premier à monter, et qui saluent le chauffeur en montant et le remercient en descendant. Untel me laissant passer devant lui à la caisse du supermarché où nous étions parvenus au même instant. Unetelle s’excusant alors que je lui avais marché par mégarde sur les pieds (je vous jure que c’est vrai !!). Une bouteille de vin oubliée dans un restaurant retrouvée le lendemain à la même place. Des sacs à main traînant sans surveillance sur les banquettes dans les bars.

Bref, une sorte de havre de paix, d’oasis dans ma vie de parisienne speedée et agressive (faut bien se défendre !).

Deux ans plus tard, je commence à trouver que les gens sont, ici aussi, un peu stressés et parfois agressifs. Surtout quand je me fais hurler dessus par un employé de la STM – la Société de transport de Montréal – comme l’autre matin. Oui en plus, c’était le matin !

Comme quoi, tout est relatif.

Bon, je resitue la chose dans son contexte. À Montréal comme dans la plupart des villes dotées du métro, on peut acheter une carte mensuelle. Ici, il s’agit d’une petite carte de la taille d’une carte de crédit, pourvue d’une bande magnétique, laquelle possède une fâcheuse tendance à se démagnétiser à la moindre occasion, par exemple lorsqu’elle croise l’aimant qui ferme mon sac à main, chose qui peut fort bien se produire dans les premiers jours du mois… À partir de là, elle ne fonctionne plus.

On pourrait croire qu’il suffit de la changer pour résoudre le problème, mais ce n’est pas aussi simple que ça, puisque pour une raison qui m’échappe totalement, les cartes mensuelles ne sont échangeables qu’à certaines stations. Il semble que du 1er au 5 du mois, cela soit possible partout et qu’après cette date fatidique, plus aucune caisse ne vende de carte mensuelle, donc ne soit en mesure de remplacer les défectueuses.

Comme ça me gonfle de faire un détour pour aller changer ma carte (un baobab dans la main j’vous dis), je me contente de demander au caissier de m’ouvrir la barrière en lui expliquant que ma carte ne fonctionne plus. Et allez savoir pourquoi, le caissier de la station Mont-Royal me demande TOUS LES MATINS de passer ma carte dans la machine pour s’assurer qu’elle ne fonctionne effectivement plus, avant d’accepter de m’ouvrir la barrière. Peut-on raisonnablement imaginer que je m’amuserais à faire la queue à la caisse TOUS LES MATINS pour le plaisir, alors que ma carte fonctionnerait parfaitement ? Non franchement, peut-on RAISONNABLEMENT l’imaginer ?

Cet homme est le seul de tout le réseau à me demander cela. Tous les autres caissiers se contentent de m’ouvrir la barrière sans autre forme de procès. Donc l’autre matin, poussée par la curiosité – et aussi parce que je commençais à être un petit peu agacée par la chose – j’ai eu l’outrecuidance de demander au dit caissier le pourquoi du comment de ce contrôle quotidien. Avant que j’aie eu le temps de faire « ouf », l’outré outrecuidancé s’est mis à vociférer et à m’asséner qu’il faisait son travail (tout de suite les grands mots !). Apparemment son travail implique qu’il lise chaque matin l’information transmise par la bande magnétique de ma carte sur son petit écran dans sa petite guérite. Apparemment en revanche, son travail n’implique pas la politesse à l’égard des usagers du métro.

Je me demande ce que peut bien lui dire ma carte, mais après l’accueil de l’autre jour, j’espère fortement qu’elle lui dit tout le bien qu’elle pense de son excès de zèle, à grand renfort de sacre – dont je suis friande.

Force est donc de constater qu’à Montréal comme à Paris, il y a des, comment dire, euh… des gros cons.

Je pense que je vais bientôt m’expatrier à Vancouver. Et quand je trouverai les Vancouverois stressés, j’irai faire un tour en Australie. Et ensuite, ce sera l’Afrique. Et si je me mets à trouver les Africains stressés, c’est sans aucun doute que je ne suis plus faite pour vivre en société.

Portez-vous bien et soyez courtois !

Aurélie, après vous, non vous d’abord, mais non je vous en prie…

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16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 01:00

Impôts

Au Canada comme en France, en avril, on fait sa déclaration d’impôts. Mais la grande différence, LA grande différence, en majuscules, c’est qu’ici, les impôts me donnent de l’argent ! Oui je sais, c’est fou. Jouissif même, je dirais.

Il faut savoir qu’au Canada, les impôts sont prélevés à la source, c’est-à-dire directement sur votre fiche de paie. Et il arrive que le prélèvement soit trop élevé, surtout quand on ne gagne pas beaucoup de sous comme moi. Dans ce cas, le centre des impôts vous renvoie un chèque de remboursement du trop perçu. Certes, ce n’est pas de l’argent qu’on me donne comme ça gratuitement. Mais moi ça me fait quand même l’effet d’avoir gagné à la loterie. Je viens justement de recevoir un chèque et je dois dire qu’il tombe à pic car j’ai la ferme intention de tester très bientôt le tout nouveau H&M.

(J’ouvre une parenthèse pour vous faire part de mon excitation à ce sujet. Enfin, il y a un H&M à Montréal !!! À moi les petites jupes d’étés, à moi les trois douzaines de camisoles – euh, je précise, pour désamorcer tout de suite les tentatives de mauvais esprit que camisole signifie tee-shirt et non pas le truc dans lequel on enferme certaines personnes, même si elles sont un petit peu surexcitées parce que H&M vient d’ouvrir. Je pense que les lecteurs québécois ne doivent pas vraiment comprendre mon enthousiasme, mais je suis sûre que les lectrices françaises voient très exactement de quoi je parle. Crim’ chu donc ben superficielle ! Fin de la parenthèse.)

Toutefois, j’avoue que je ne comprends pas bien pourquoi on ne prélève pas directement sur notre feuille de paie le montant exact dû au centre des impôts. Cela peut se concevoir pour les gens qui ont des enfants ou qui sont mariés ou qui déduisent des remboursements de prêts étudiants, mais moi je ne déduis rien, je ne gagne rien de plus que mon salaire et je n’ai même pas de chien alors… ? Les mystères de l’administration sont universellement impénétrables.

Ce que j’aime beaucoup moins avec les impôts d’ici, c’est la déclaration (ou relevé d’impôts comme on dit ici). J’ai rarement vu un truc aussi compliqué. Comme il faut calculer soi-même ce qu’on doit (ou ce qu’on nous doit), il y a 36 cases à remplir, des reports toutes les trois lignes, des calculs à faire, et en plus il faut le faire en double pour le Fédéral et le Provincial. Enfin je dis en double… je devrais plutôt dire deux fois pour que vous n’alliez pas imaginer qu’il s’agit de la même déclaration, noooooon, ça serait trop simple. Bref, faire sa déclaration d’impôts prend une fin de semaine entière. Et encore moi, comme je le disais plus haut, je fais partie de ceux pour qui c’est simple. Imaginez-vous : tous les gens que je connais (et je vous parle de salariés, hein, pas d’entrepreneurs) font appel à un comptable pour remplir leur déclaration d’impôts ! C’est justement grâce à eux que j’ai appris que j’aurais pu déduire ceci ou obtenir le remboursement de cela et que j’avais probablement tout rempli de travers. J’en ai d’ailleurs eu la confirmation pas plus tard qu’il y a 30 minutes, constatant que le centre des impôts avait  refait tous mes calculs, pour ne pas arriver du tout au même résultat que moi. Non mais franchement… de qui se moque-t-on ???

C’est décidé, l’année prochaine, je prends un comptable aussi.

Que ceux qui ont reçu des chèques viennent avec moi chez H&M et que les autres tâchent de bien se porter quand même.

Aurélie, le million, le million !

 

 

 

PS du 21 mai : Aussitôt dit aussitôt fait : je suis allée au Carrefour Laval hier, visiter le magasin H&M qui ouvrait le jour même. Après une heure de transport, fébrile, je pénètre dans le temple de la fringue branchée et pas cher, et là… c’est le drame. Que des mochetés. Des mochetés à rayures, à pois, à fleurs, des mochetés à droite, à gauche, devant, derrière. Partout où se porte mon regard, il tombe sur des mochetés. J’ai rarement vu une pareille concentration d’horreurs. Ma copine Alex avait raison : il semble que la mode des années 80 soit de retour. En tout cas, elle bat son plein chez H&M. Alors finalement, j’ai dépensé mon chèque des impôts chez Simons ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 avril 2006 7 23 /04 /avril /2006 01:23

Mount Desert Island

Comme il faisait beau le week-end dernier à Montréal et que j’ai horreur du printemps, du soleil et des petits oiseaux qui chantent, j’ai décidé de profiter de mes quelques jours de congé pascal pour aller me geler les fesses dans le Maine. Mission réussie : de la pluie, du vent, du brouillard, j’ai eu la totale.

L’objectif de mes pérégrinations ? Mount Desert Island. C’est là que vécut Marguerite Yourcenar (et peut être là aussi qu’elle se perdit dans des ébats passionnés avec un homme plus jeune qu’elle, si j’en crois ce que m’a rapporté ma grand-mère (ou ma tante ? ce sont deux érudites) au sujet de cette célèbre écrivaine belge). Mount Desert Island abrite l’Acadia National Park dont les  paysages m’ont singulièrement rappelé la Bretagne : granit rose, mer déchaînée et pluie, vent, brouillard comme je l’ai dit plus haut. Un plaisir pour les yeux et les sens. Un petit sentiment de liberté aussi (mais il ne faut pas trop y penser non plus, histoire de ne pas dissiper l’illusion). Je vous laisse juger vous-mêmes. 

 

 (Merci de vous extasier sur la prouesse technique dont vous venez d’être témoins. J’en suis personnellement assez fière !!! J'en profite pour poser une question aux lecteurs qui connaissent le html : comment aurais-je pu faire se succéder les photos l'une apres l'autre au lieu de les faire défiler?)

Bar Harbor, dont l’un des motels nous a accueillis pour le séjour, est une véritable station balnéaire, si j’en crois le nombre de motels, hôtels et autres établissements du genre que nous avons croisés sur notre chemin. Mais les touristes aimant, eux, généralement bien le soleil et la chaleur, il n’y avait pour l’heure pas un chat et tout – ou à peu près – était fermé. Nous avons bien cru devoir jeûner pendant 3 jours devant l’absence manifeste de restaurant. Et puis nous avons déniché plusieurs places sympathiques et bondées. Les gens se cachent toujours quelque part…  

Malgré la pluie, j’ai pu profiter des joies de la nature, marcher, respirer, sauter sur les rochers et… j’ai vu mon premier orignal !!! (Moose en anglais). Malheureusement je n’ai pas pris de photo. Et même si j’en avais, je ne suis pas sûre que j’oserais les montrer car la bête était assez pouilleuse. Je crois qu’elle avait la gâle. Un grand moment d’excitation tout de même, pour une citadine dans mon genre. Je vous rassure, j’ai cessé de m'extasier devant les écureuils. Comme quoi il y a tout de même une marge de progression.

 

Sur ce je vous laisse.

Aurélie, geek en gestation. 

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4 avril 2006 2 04 /04 /avril /2006 02:25

Cabane à sucre

 

 

Hier, je suis allée à la cabane à sucre et je vais donc enfin pouvoir vous parler d'une spécialité locale : le sirop d'érable. Tout vient à point à qui sait attendre !

 

 

 

 

La cabane à sucre, c'est l'endroit où l'on fabrique le sirop d'érable. Mondialisation oblige, tout le monde sait ce qu'est le sirop d'érable, mais savez-vous comment on le fabrique ? Si oui, vous pouvez sauter le paragraphe suivant. Sinon voici les quelques informations de base pour ne pas passer pour un âne dans les dîners mondains (comment ça on ne parle pas de sirop d'érable dans les dîners mondains ? Mais de quoi diable peut-on parler ?????? Des frasques sexuelles d'Albert de Monaco ? C'est donc ben platte).

Donc pour vous expliquer le truc, le sirop d'érable vient des érables. Ben quoi ? j'explique... Au printemps - parce que ça marche mieux quand il fait chaud le jour et qu?il gèle la nuit - on perce des trous dans le tronc des arbres et on récolte l'eau sucrée qui s'en écoule. Autrefois, on fixait des seaux aux troncs et on passait les vider régulièrement, dans un grand tonneau tiré par un cheval. Aujourd'hui où nous n'avons plus de temps à perdre, l'eau s'écoule dans des tuyaux en plastique et un réseau de ramifications complexes draine la production de tous les arbres de l'érablière jusqu'à un récipient unique, esti que l?homme est ingénieux ! Ensuite, on fait bouillir la récolte pour faire évaporer l'eau et il en sort du sirop d'érable. Je vous épargne les détails techniques, mais il faut respecter des températures, des temps de cuisson, pis toute.

   

 

 

  

 

La cabane à sucre, c'est aussi l'endroit où l'on vient se sucrer le bec au printemps, c'est à dire s'empiffrer de spécialités québécoises, dégoulinant de sirop d'érable.

La convivialité est à l'honneur avec d'immenses tables de bois où tout le monde s'installe ensemble, des bancs où les petits côtoient les grands et un service unique où tout le monde mange la même chose.

 

 

 

 

Au menu (non, pas au choix sur le menu, au menu) :

-          Des cretons : exactement comme les rillettes de ma grand-mère, c'est dingue !

-          De la soupe aux pois.

-          Des fèves au lard (j'adoooore).

-          De l'omelette.

-          Des saucisses dans le sirop : des trucs de la famille des Knacki, avec du sirop d'érable.

-          Du jambon.

-          Des pommes de terre.

-          Du pain de ménage : du pain de mie, en gros.

-          Des marinades maison : betteraves, cornichons, oignons et ketchup maison.

-          Des oreilles de crisse : ça, c'est le plus beau. Vous prenez le gras du bacon, vous le faites frire, vous le salez et voilà. Beuuuuurk !!

Et en dessert, cette fois au choix :

-          De la tarte au sucre.

-          Du gâteau au sirop d'érable accompagné d'une mousse au sirop d?érable.

-          Des crêpes, que j'appellerais plutôt des pancakes rapport à l'épaisseur de la chose.

-          Un oeuf cuit dans du sirop : malheureusement je ne sais toujours pas de quoi il s'agit car personne n'en a pris à ma table.

Le principe est napper tous ces mets d'une bonne lampée de sirop d'érable, histoire de donner du goût. Pour faire descendre, on arrose le tout d'eau ou de lait froid.

Esti qu'chu pleine moé !

 

 

Moralité : juifs et musulmans pratiquants, s'abstenir ; la cabane à sucre est le royaume du porc. Filles au régime, s'abstenir également ; la cabane à sucre est aussi le royaume du sucre, du gras et de la calorie - comme si on avait encore besoin de suffisamment d'énergie pour couper des arbres dans la forêt, les pieds dans la neige...

Après le repas, au cas où on aurait encore une petite faim (j'vais mouriiiiiiiir), la fameuse tire sur neige, dont j'ai déjà parlé, nous est offerte dans la pièce même où le sirop est fabriqué. Autant dire que j'ai passé mon tour, mais cela m'a permis de jouer les parfaites touristes et de poser des questions au monsieur qui surveillait la marmite. J'ai ainsi appris que 1200 gallons d'eau d'érable donnaient, une fois transformés, 60 gallons de sirop. Et aussi que l'érable n'était pas un bon combustible pour son poêle car il mettait trop longtemps à brûler. Une information qui peut toujours servir. 

 

 

 

Et pour ceux qui voudraient jouer à la cabane à sucre à la maison, voici deux petites recettes au sirop d'érable, trouvées sur place (mais pas encore essayées : je ne mangerai pas avant une semaine, le temps de digérer !).

Pouding chômeur à l?érable (une spécialité québécoise que personnellement je suis incapable d'avaler, comme la tarte au sucre) :

-          500 g de farine  

-          10 g de levure chimique  

-          125 g de beurre  

-          250 g de sucre  

-          2 oeufs  

-          5 g de vanille  

-          165 ml de lait  

-          150 ml de sirop d'érable 

 

1.      Battre le beurre et le sucre en crème.  

2.      Ajouter les oeufs et la vanille.  

3.      Ajouter la farine, le sel et la levure.  

4.      Verser le sirop d'érable dans un plat beurré.  

5.      Verser la pâte sur le sirop sans mélanger (apparemment on peut aussi faire le contraire : verser d'abord la pâte dans le plat, puis le sirop sur le dessus). 

6.      Cuire à 180°C 35 à 40 min. (une légère pression du doigt ne doit pas laisser d'empreinte).  

7.      Démouler et laisser refroidir. 

 

 

Pain doré (= pain perdu, pour les brunches dominicaux)  

-          20 tranches de pain de mie, vieilles de deux jours  

-          500 ml de lait  

-          190 ml de sirop d'érable  

-          4 oeufs  

-          Cannelle 

 

1.      Mélanger le lait, le sirop, les oeufs et la cannelle.  

2.      Tremper les tranches dans le mélange sans les imbiber. 

3.      Les dorer à la poêle.  

4.      Pendant la cuisson, verser quelques gouttes supplémentaires de sirop sur le pain.

 

J'étais étonnée de voir, à la boutique de la cabane, les mêmes boîtes de sirop qu'à mon supermarché. L'Orée du bois serait-elle le fournisseur officiel d'Intermarché ? En fait, d'après ce que l'on m'a expliqué, c'est simplement parce que les contenants sont standardisés par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. Celle-là même qui nous informe que « Le sirop d'érable contient des quantités appréciables de zinc, de fer et de vitamines du complexe B, principalement de la thiamine. De plus, 50 millilitres de sirop d'érable offrent 4 % de l'apport nutritionnel de référence en calcium, 3 % de l'apport en potassium et 2 % de l'apport en magnésium et en riboflavine. Et ce n'est pas tout! Des études récentes rapportent qu'on retrouve dans la sève des composés polyphénoliques (acides phénoliques et flavonoïdes), auxquels on attribue des propriétés antioxydantes et organoleptiques importantes. » (www.siropderable.ca)

 

 

 

J'ai également découvert qu'il existait plusieurs types de sirop d'érable, fonction de sa couleur : extra-clair, clair, médium, ambré, foncé. Plus il est foncé, plus il est goûtu. On le recommande donc pour la cuisine, tandis que le clair est à déguster seul. Aussi, pour ceux qui comptent en rapporter d'un voyage au Québec, mieux vaut l'acheter dans un contenant opaque que dans une bouteille transparente comme on en trouve dans les boutiques de souvenirs : il se conserve mieux à l'abri de la lumière.

Portez-vous bien et gare aux indigestions.

 

Aurélie, finalement 5h plus tard j'ai de nouveau faim !

 

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20 mars 2006 1 20 /03 /mars /2006 00:25

Kirpan or not kirpan ?

Il y a deux semaines, la cour suprême du Canada a pris une décision qui illustre certaines différences de conception entre le Canada et la France. (Et avant de me faire traiter de tous les noms, je précise que je n’ai pas l’intention de donner mon avis sur la question, juste de vous informer...)

Le 2 mars dernier donc, les juges de la Cour suprême ont, à l’unanimité, autorisé le port du kirpan par les Sikhs à l’école. Pour ceux qui, comme moi, ignorent de quoi il s’agit, quelques précisions s’imposent. Le sikhisme est une religion indienne fondée par Satguru Nanak au XVe siècle. Les Sikhs portent la barbe, le turban, et le kirpan.  

 

Le kirpan est un poignard possédant une lame courbe, à double tranchant, mesurant généralement une quinzaine de centimètres, et signifiant que les Sikhs sont prêts à se battre pour défendre leur foi. Les Sikhs orthodoxes doivent le porter en permanence, même pour dormir et se baigner (ne me demandez pas comment ils font !). Il est cependant bien précisé que ce « petit jouet » ne doit pas être utilisé pour menacer quelqu’un ou commettre un acte répréhensible (ouf…).  

 

Les juges de la Cour suprême ont donc estimé qu’il n’y avait pas de preuve suffisante que le port du kirpan puisse nuire à la sécurité des élèves pour que l’on remette en question la liberté religieuse. Selon eux, cette autorisation montre l’importance que le pays accorde à la protection de la liberté de religion et au respect des minorités. Une illustration du « communautarisme à la canadienne ».

Le 10 février 2004, l’Assemblée nationale française interdisait à l’école « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » illustrant ainsi le principe de « laïcité à la Française ».

Les Sikhs n’ont donc pas le droit au turban à l’école, mais quand on y pense, il y en a peut être qui portent le kirpan en douce…

J’ai entendu à la radio que le magazine Marianne avait écrit un article sur le sujet, indiquant que la question enflammait les esprits ici… Euh… je n’ai pas remarqué ça moi. Ce qui n’empêche pas les Québécois de ne pas être d’accord. Seulement au Québec, on ne manifeste pas son désaccord aussi bruyamment qu’en France !

A bientôt, athés et religieux de tout poil !

 

Aurélie, pas de turban ça fait le cheveu plat…

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10 mars 2006 5 10 /03 /mars /2006 22:42

Vous passerez à la télé qu’ils disaient

  

 

 

La semaine dernière, je suis passée dans une émission intitulée Le Monde au Quotidien, diffusée sur la chaîne française de télévision Direct 8. Le principe de cette émission est de recueillir le témoignage de Français installés à l’étranger sur la vie quotidienne dans leur pays d’accueil.

Pour cette émission, j’avais dû envoyer une sélection de photographies qui devait, selon la recherchiste de l’émission, servir de support à ma conversation avec le présentateur. « Nous ne vous interrogerons jamais sur des sujets que vous ne connaissez pas » m’assurait-on. Pour me le prouver, le présentateur attaque d’emblée sur les Jeux Olympiques : « euh, ben, euh… c’est que, euh… »

Mais j’étais encore loin du pire…

Le présentateur – je lui souhaite d’avoir à l’avenir plus de temps pour préparer ses émissions – me parle pendant 10 bonnes minutes des conditions de travail. A l’en croire, on arrive le matin en ne sachant pas s’il va y avoir du travail et on touche sa paie de la journée en quittant le soir, ne sachant pas de quoi demain sera fait. Un peu comme dans les mines de charbon au 19ème siècle, quoi. Il me parle des syndicats, des pauses d’un quart d’heure le matin et l’après-midi, des pauses, encore des pauses, toujours des pauses, des contrats de travail, de la précarité… et je me demande encore ce qu’il cherchait à me faire dire.

Par la suite, le présentateur me parle de la vie nocturne dans les bals avec des joueurs de violon (!) et me demande si – comme il le pense, en étant un lui-même, les écrivains français sont révérés ici. Révérés ??? Ben là… Cerise sur le gâteau, il me parle du problème de l’eau. Késaco ? « Mais si, vous savez bien, la mairesse de Montréal, madame Andrée Boucher, veut prendre des mesures. » Euh… c’est que madame Boucher, elle est à Québec, pas à Montréal. A la fin de l’émission, on me montre une de « mes » photos me demandant ce qu’elle représente. Je n’en ai aucune idée, cette photo-là n’est pas à moi. Y a eu comme qui dirait une sorte de confusion. Oh ben, on n’en est plus à ça près... Après enquête, il s’avère que c’est une photo… de Québec. Quelqu’un pourrait-il informer les recherchistes de l’émission, comme ça, pour leur culture générale, que Québec et LE Québec, ce n’est pas la même chose ?  

Cette émission n’est pas un témoignage sur la vie à l’étranger, c’est un « one-man show » où les « témoins » ne sont là que pour le décor. Le présentateur ne pose pas de questions, il affirme sa vision des choses, en faisant semblant d’être intéressé par votre point de vue, et vous laisse difficilement en placer une. J’ai rarement entendu autant de clichés sur le Québec en si peu de temps.

Ah, là, là… Quand je pense que j’ai participé à cette mascarade, ça me rend malade. J’espère juste que ceux qui ont regardé l’émission n’ont pas pris pour argent comptant ce qu’ils ont entendu. Comme le disent les Guignols : « nous sommes en 2006 et vous croyez encore ce qu’on vous dit à la télévision… ! »

La seule chose que j’avais demandé, c’était de donner l’adresse de mon blog (ben oui, je m’fais de la pub !). Maigre requête, sachant que je me suis levée à 4h30 du matin pour l’occasion (les joies du direct)… Évidemment, ils ne l’ont pas fait. Le présentateur, lui, a très naturellement réussi à caser qu’il avait publié deux romans au Québec, et a cité sa maison d’édition.

Et dire qu’on m’a demandé si je connaissais des personnes qui pourraient également participer à l’émission. Oui j’en connais. Mais je ne pense pas que ça les tente…

Bon allez, je vous laisse juger par vous-mêmes (mais prévoyez du temps, ca dure une demi-heure!). Mais soyez indulgents : je n’ai pas l’habitude de passer à la télé… et j’ai été un peu prise au dépourvu par un grand nombre de questions. Ce qui nous donne pas mal de bafouillages et sans doute quelques âneries !

 A bientôt.  

 

 Aurélie, potiche télévisuelle.

 


Direct8
Vidéo envoyée par aurelie_canada
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27 février 2006 1 27 /02 /février /2006 04:40

Comment choisir ses vêtements d’hiver ?

Aujourd’hui, chronique didactique. J’ai décidé d’aborder un sujet délicat pour quiconque vit au Québec : le choix des vêtements d’hiver. Ça peut paraître idiot comme ça, mais il y a tout plein de gens qui m’envoient des mails pour m’interroger sur la question (ah, les miracles d’Internet…). Et comme je n’ai pas vraiment le temps de répondre à tous ces gens MAIS que j’ai une conscience (je sais qu’ils doivent me maudire) ET que je n’aime pas trop qu’on me maudisse, voilà la réponse à leurs interrogations.

Le manteau idéal est donc :

 

-          En duvet : c’est ce qu’il y a de moins cher et de plus chaud. Le moins cher du plus chaud et le plus chaud du moins cher. Un bon rapport qualité/prix quoi. A condition que ce ne soit pas un vêtement de marque parce que là, il faut financer leur campagne marketing. Le duvet, c’est mieux que la plume car dans les plumes il y a du cartilage qui laisse passer l’air. D’ailleurs, il y a en général un mélange des deux.

 

 

Evidemment, cela implique de ne pas être allergique à la plume, contrairement à ma copine Carole qui se gèle dans du polyester (enfin qui se gelait dans du polyester car elle croyait être allergique à la plume jusqu’à la semaine dernière). Il y a aussi l’option nouvelles matières super légères et super chaudes (thermolite, ça s’appelle) mais en général c’est fort dispendieux.

-          Avec une capuche parce que l’essentiel de la chaleur se dissipe par la tête. L’option bonnet + écharpe n’est pas DU TOUT envisageable en dessous de –5°C car il y a toujours un petit bout de cou ou un petit bout de joue ou un petit bout d’oreille qui dépasse. Et qui gèle. Et qui tombe. Si, si.

 

-          Avec de la fourrure autour de la capuche. Parce que la fourrure empêche l’air de pénétrer dans la capuche et arrête la neige avant qu’elle ne vous cingle le visage. Très pratique la fourrure autour de la capuche. Les gars vont penser que ce n’est pas masculin. Quand ils auront perdu une oreille, on en reparlera…

 

-          Pas trop serré parce qu’il faut pouvoir envisager de mettre deux gros pulls dessous.

 

-          Mais pas trop large parce que sinon l’air s’y engouffre.

 

-          Pas trop long, sinon il devient tout crotté et vous ne pouvez pas marcher vite (et quand il fait froid, on marche vite).

 

-          Mais pas trop court parce que l’air pourrait venir vous lécher le ventre.

 

-          Dans une matière qui coupe le vent parce que sinon, l’air… vous savez quoi.

 

-          Avec un resserrement au bas des manches parce que sinon l’air… tout ça.

Pour la couleur c’est comme vous voulez mais je déconseille quand même le blanc, qui s’assortit parfaitement à la neige mais supporte assez mal la boue. (Oui, je SAIS que je viens de m’acheter un manteau blanc, mais moi ce n’est pas pareil, c’était un fantasme).

Finalement vous l’aurez compris, c’est un MANTEAU MAGIQUE qu’il vous faut (c’est là qu’on va voir ceux qui suivent… héhéhé).

Les chaussures idéales quant à elles sont :

 

-          Montantes car sinon il y a de l’air qui passe sous le pantalon.

 

NB : l’air est UNE PLAIE, je pense que vous l’aurez compris.

 

-          Avec une fermeture éclair parce qu’on les retire dès qu’on entre chez quelqu’un. Vu qu’elles sont montantes, avec des lacets, ça prend du temps. Et vu qu’on a encore son manteau magique sur le dos quand on les retire, on a trop chaud. Et on s’énerve. Alors il vaut vraiment mieux avoir une fermeture éclair. Vraiment. Et en plus quand on retire ses chaussures à lacets, les lacets en question traînent par terre. Ils s’imprègnent de neige fondue et on en a plein les mains quand on remet ses chaussures. Un vrai bonheur. Notez que si on ne remet pas ses chaussures pendant plusieurs heures, les lacets sèchent. Vous croyez être tirés d’affaire ? Que nenni ! Car ils deviennent alors tout durs et tout blancs à cause du calcium répandu dans les rues pour faire fondre la neige, et on ne peut plus les nouer. Bref, des chaussures avec des fermetures éclair.

 

-          Avec une grosse semelle parce qu’il vaut mieux que la plante des pieds soit le plus éloignée possible du sol, sinon elle gèle, et les orteils avec. Et alors ils tombent. Si, si.

 

-          Fourrées. Parce que quand on attend le bus, on a les pieds en contact avec le sol, et que quand on a les pieds glacés, on a froid partout. Et en plus les orteils gèlent. Et ils tombent. Si, si.

 

-          Avec des crampons parce que la glace, ça glisse. Et quand on glisse, on s’étale, et quand on s’étale, on se casse le bras. Et quand on se casse le bras, il tombe. Si, si. D’après ce que j’ai vu l’année dernière, on peut se procurer des espèces de machins en métal qui se fixent sur les chaussures, avec des sortes de ressorts dessous qui accrochent la glace. On a un air de famille avec le Marsupilami mais bon... il faut ce qu’il faut.

Et pour tous ceux qui me demandent s’il vaut mieux acheter son manteau d’hiver en France ou au Canada, la réponse est : au Canada. C’est quand même assez logique, quand on y pense…

Prenez bien chaud de vous.

Aurélie, houba, houba !

 

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14 février 2006 2 14 /02 /février /2006 00:37

Saint-Valentin

 

 

 

Figurez-vous – je ne m’en remets pas – que mon cours de hula-hoop a été annulé pour cause de… Saint-Valentin !!! Pouvez-vous le croire ? Nous étions en train de faire le point sur celles qui souhaitaient poursuivre les cours pour une nouvelle session quand tout le monde (sauf moi) a annoncé son absence pour la semaine suivante, en raison de la Saint-Valentin. Il y avait celles qui avaient quelque chose de prévu et celles qui n’avaient rien mais voulaient garder leur soirée libre au cas où… Je n’en revenais pas…

 

Et puis c’est qui ce Valentin d’abord ? Je l’connais-tu ? C’est-tu un chocolatier ou une affaire de même ? Non. C’est un saint. Et si je prends la peine de le mentionner c’est parce que les saints ne courent pas les rues. On n’aime plus trop se faire décapiter de nos jours… Valentin, lui n’a pas hésité à braver les foudres de l’empereur romain Claudius II qui avait interdit le mariage aux soldats pour qu’ils utilisent leur énergie à faire la guerre et non à faire des galipettes. Eh bien Valentin, il les mariait en cachette. Et comme les papes aiment bien qu’on se marie devant Dieu avant de consommer, ils ont fait de lui un saint… Que cette histoire est romantique ! Mais évidemment c’est une légende. D’ailleurs, l’Eglise (française) ne nous donne pas cette version des faits. Apparemment, le pape Gélase 1er, en 495, décida de fêter l’obscur Saint-Valentin (un gars qui a fait un miracle parmi tant d’autres) le 14 février pour faire la nique à ces païens de romains qui célébraient, le 15 février, le dieu Faunus Lupercus au cours d’une fête dédiée à l’amour et à la fécondité et qui était semblait-il l’occasion d’une remarquable débauche.  

 

J’ai lu quelque part qu’au Moyen-Âge, le 14 février, les jeunes filles essayaient de deviner qui serait leur mari en observant les oiseaux… On croyait en effet que c’était le jour de leur migration. Si les belles (et les moins belles, à chacun sa chacune voyons !) voyaient un rouge-gorge, cela signifiait qu’elles se marieraient avec un marin. Si elles voyaient un moineau, elles se marieraient avec un homme peu fortuné mais le mariage serait réussi. Si elles voyaient un chardonneret cela voulait dire un mariage avec un homme riche. Ah, les filles…

Tout ceci mis bout à bout, on se retrouve à fêter les amoureux le 14 février, depuis le Moyen-Âge. La différence c’est qu’aujourd’hui, au lieu d’observer gratuitement les oiseaux et de s’échanger gratuitement des vœux gratuits, on achète des cartes, des chocolats et des fleurs (le petit bouquet de pissenlits cueillis dans les champs est assez mal venu). J’ai toujours trouvé assez pathétique ces hommes qui se précipitent chez le fleuriste une fois l’an, mais pas deux, et ces femmes qui font un caca nerveux si elles n’ont pas leur boîte de chocolat. Enfin… je sors du sujet.

En Amérique du Nord, on ratisse large. C’est ainsi qu’on peut envoyer une carte de Saint-Valentin à plusieurs personnes et que ça ne veut pas forcément dire « je t’aime » ou « voulez-vous coucher avec moi ce soir, moyennant un dîner au restaurant ». J’imagine les discussions à n’en plus finir que cela peut susciter dans un groupe d’adolescentes. « J’ai eu une carte de Martin-le-chaud-lapin, est-ce que ça veut dire qu’il m’aiiiiiiiiime ???? » « Ben je sais pas, Véro-les-gros-lolos en a eu une aussi… » On peut même envoyer des cartes… à ses profs !! De quoi créer des vocations chez les vieilles filles.

 

Je me demande si la boulangère va me souhaiter « une joyeuse Saint-Valentin » comme elle m’a souhaité « un joyeux temps des fêtes »… Quel suspens !

 

Portez-vous bien et aimez-vous les uns les autres tous les jours de l’année !

Aurélie, bon alors, il est où ce bouquet de fleurs ???

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3 février 2006 5 03 /02 /février /2006 05:24

Le jour de la marmotte (non ce n’est pas de moi qu’on parle…)

En France, le 2 février, on mange des crêpes pour célébrer la Chandeleur. Au Canada le 2 février, on observe les marmottes pour prédire la météo. Aux États-Unis ils font pareil. Ils en ont même fait un film…

Le 2 février en effet, réglée comme une montre suisse, la marmotte sort de son hibernation. Elle ouvre un œil, puis l’autre, elle baille, elle s’étire, allume la radio, mange une noisette rassise (ben quoi?) puis jette un coup d’œil dans la glace. La réalité lui saute alors à la face : ses muscles ont fondu à cause du manque d’exercice! Soucieuse de ne pas exhiber de cellulite cet été sur la plage, elle décide d’aller faire trois fois le tour de son terrier en courant, et se trouve nez-à-nez avec quelques dizaines (voire centaines) de curieux.

À ce moment-là, le suspens est total… La marmotte va-t-elle voir son ombre?? Si oui, l’hiver durera 6 semaines supplémentaires, sinon, le printemps sera bientôt là (notez l’imprécision de ce « bientôt »…).

La question est : comment savoir si la marmotte a vu son ombre, ou pas? C’est là que les connaissances immenses de l’homme en matière de comportement animalier interviennent. Car chacun sait que la marmotte n’est pas téméraire. Même qu’elle a peur de son ombre… Et quand elle a peur, la marmotte rentre dans son terrier. Donc si la marmotte rentre dans son terrier, c’est qu’elle a eu peur, donc qu’elle a vu son ombre. Simple.

Je récapitule : si la marmotte rentre dans son terrier, on est reparti pour 6 semaines d’hiver. Si elle gambade dans les champs de pâquerettes (euh…), c’est que le printemps arrive.

Eh bien moi je trouve que ça mérite le déplacement de dizaines de journalistes, l’émerveillement de centaines de touristes, et les manchettes régionales et nationales. Et même que si la ville de Wiarton (Ontario) n’avait pas créé un festival pour l’occasion, je lui aurais sans doute proposé de m’en charger moi-même. Y a des trucs comme ça, dans la vie, qui méritent qu’on se sente concerné.

Et puisque vous brûlez de le savoir, sachez que Phil, la marmotte de Punxsutawney en Pennsylvanie a prédit 6 semaines d’hiver supplémentaires. Et que Willie, celle de Wiarton a prédit la même chose. Les grands esprits marmottons se rencontrent.

A bientôt avec d’autres nouvelles passionnantes!

 

Aurélie, à la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend vigueur.

 

 

 

 

 

 

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31 janvier 2006 2 31 /01 /janvier /2006 03:42

Les petits poissons des chenaux

 

Sainte-Anne-de-la-Pérade se situe près de Trois-Rivières, à quelques 2 heures de route de Montréal. Depuis de nombreuses années, Sainte-Anne-de-la-Pérade accueille chaque hiver des milliers de pêcheurs sur glace, ce qui lui vaut le titre (autoproclamé) de capitale mondiale, internationale et universelle de la pêche sur glace.

 

C’est que Sainte-Anne-de-la-Pérade est l’endroit que les poulamons, petits poissons de la famille des morues, ont choisi pour se reproduire. Des centaines de milliers de poissons peu frileux se retrouvent ainsi chaque année pour forniquer allègrement sous la glace, se croyant à l’abri des regards, les pauvres. Mais l’homme est un prédateur intelligent qui, après s’être souvent fait piétiner lors de pénibles chasses au mammouth, a décidé qu’il avait mérité, pour l’éternité, de se nourrir sans se fatiguer. La pêche au poulamon à Sainte-Anne-de-la-Pérade est une pêche de supermarché : y a qu’à se servir.

Sur la rivière gelée, des dizaines de cabanes. Le plancher de la cabane possède deux sortes de tranchées positionnées sur deux trous de même taille creusés dans la glace. Des lignes sont fixées au mur tous les 30 centimètres. Dans un coin, un poêle à bois réchauffe les frileux dans mon genre. Dans chaque cabane, des pêcheurs plus ou moins nombreux, plus ou moins avertis, plus ou moins imbibés de bière… Dans notre cabane, 9 pêcheurs votre serviteuse comprise.

 

 

 

Le poulamon est un grand amateur de foie de porc saignant, celui-là même qu’il faut prendre avec les doigts – beuurk – pour le fixer à l’hameçon. Le poulamon n’est pas con : s’il voit l’hameçon, il ne mord pas. Il faut donc être moins con que lui (si possible) et dissimuler l’hameçon sous le foie qui nous dégouline sur les doigts – re-beuurk! – tout ça en évitant de s’embrocher soi-même.

 

 

Cette opération terminée, on descend la ligne, presque jusqu’au fond de la rivière mais pas totalement sinon on risque de pêcher des vers de terre, ce qui serait quand même un comble, vous en conviendrez… Et puis on attend, environ 5 secondes, que la ligne se mette à bouger, signe qu’un des trois milliards de poissons qui se baladent ou accouchent en dessous s’est fait avoir. Là, le pêcheur novice est surexcité. Il crie « ça mord, ça mord, vite, ça mord! » et il sort la ligne de l’eau, aussi frétillant que le poisson. C’est alors que la pêcheuse novice prend cruellement conscience du problème qui se pose… à savoir saisir la bête, la déshameçonner, et la décapiter (BEUUUUUUUUUUUURK!), qu’elle maudit la libération des femmes et qu’elle regrette le temps où on la prenait pour une petite chose fragile et où elle pouvait prétexter un corset trop serré pour s’évanouir. Vite, vite, vite une solution de rechange. Elle envisage de militer pour les droits des poulamons, mais elle sent qu’elle ne sera pas crédible. Elle considère brièvement la possibilité de fondre en larmes, mais elle est quand même là avec son boss (quelle idée franchement). Alors elle crie fort, mais elle y va. BEUUUUUURK! Ça fait « crac » quand on coupe la tête.

 

 

Notre technique, c’est de vider les poissons sur place. Les petits, on les rejette à l’eau, sauf quand l’hameçon les a trop amochés. Dans la cabane d’à côté, ils gardent toutes les prises et les balancent encore vivants sur la glace où ils s’étouffent et congèlent en même temps. Et à la fin de la journée, ils repartent en laissant leur pêche là… Il paraît que les gars du coin les ramassent pour nourrir les chiens de traîneaux.

Nous, notre pêche, on la remporte. Mais comme on est neuf et qu’on a remis à l’eau les trois-quarts de nos prises, ça ne nous fait pas beaucoup de poissons par tête. L’idéal ça serait d’y retourner le week-end prochain, maintenant qu’on a la technique… mais bizarrement, aucun d’entre nous ne l’a proposé.

Ce qui est cool c’est que j’ai pu frimer devant un copain québécois tout à l’heure. Même qu’il m’a dit que j’étais « une vraie » (québécoise? fille géniale? pêcheuse?). Et que ça m’a fait rougir!

Bonne semaine à tous.

Aurélie, pas de pitié pour les poulamons. Si ce n’est pas nous qui les mangeons, ils se mangent entre eux! 

 

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