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Bon théâtre!

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Chic Moustache

Vous cherchez des t-shirts qui représent le Québec sans tomber dans les clichés? Chic Moustache est fait pour vous!! Allez donc jeter un oeil!

 

Logo-pour-blog-Aurélie

 

 

 

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«Entrer chez les gens pour déconcerter leurs idées, leur faire la surprise d’être surpris de ce qu’ils font, de ce qu’ils pensent, et qu’ils n’ont jamais conçu différent, c’est, au moyen de l’ingénuité feinte ou réelle, donner à ressentir toute la relativité d’une civilisation, d’une confiance habituelle dans l’ordre établi.» Paul Valéry (merci Annie)

12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 05:18

 

My name is Monique

 

 

 

Alors que je travaille depuis des jours à la réécriture d’un très mauvais roman qu’il s’agit de rendre publiable (pas une mince affaire), alors que je manie avec dextérité (euh… ?) les subjonctifs imparfaits jusqu’alors inconnus de l’auteur et que je traduis en français des idées exprimées en petit nègre, alors que je supprime les innombrables répétitions, les collections d’adjectifs inutiles et inappropriés, les effroyables clichés, les anachronismes, les anglicismes  et les impropriétés, alors, somme toute, que je réécris le texte d’un auteur qui est peut-être un raconteur d’histoires mais pas un écrivain, je réalise combien il peut être pénible de devoir gagner sa croûte. Et cela me fait repenser à un personnage célèbre de l’histoire montréalaise dont je ne vous ai encore jamais parlé : Monica la mitraille, que j’ai découverte grâce au film éponyme.

 

 

Féministe avant l’heure (c’est comme ça que je la vois), Monica la mitraille (en anglais «the Machine Gun Molly»), de son vrai nom Monique Sparvieri, est passée à la postérité en cambriolant des banques pour nourrir ses enfants. Grisée par le succès, elle a fini par crever sur le trottoir, une balle dans la peau.

 

 

Fille aînée d’une famille pauvre du quartier du Red Light, près du boulevard Saint-Laurent, également appelé la Main , Monique entra dans la vie active en tant que danseuse et prostituée. Elle réussit à se sortir de la misère en épousant un cambrioleur d’origine écossaise, Michael Burns, qui l’abandonna avant la naissance de leur second enfant, l’enfoiré. Elle épousa alors Gaston Lussier, un braqueur de banque dont elle devint la complice. Lorsque celui-ci fut jeté en prison, elle poursuivit son activité lucrative et criminelle aux côtés de son nouvel amant, Gérald Simard, se dissimulant sous une perruque blonde et de larges lunettes de soleil. Activement recherchée par la police, Monique fut finalement abattue par la police en 1967, à la suite du braquage d’une caisse populaire dans le nord de Montréal. Elle avait 27 ans.

 

 

Bien que s’attachant surtout à décrire les amours tumultueuses de Monique et son caractère survolté, ce film – pas vraiment un chef d’œuvre – m’a permis de mieux connaître l’histoire de ma ville d’adoption. Et ça j’aime.

 

 

J’ai ainsi découvert l’existence du Red Light, un quartier pauvre situé dans le Centre-Sud de la ville, délimité au sud par le boulevard René-Lévesque, au nord par la rue Sherbrooke, à l’ouest par le boulevard Saint-Laurent et à l’est par la rue Saint-Denis. (NB : on l’étend parfois jusqu’à la rue Bleury à l’ouest et jusqu’au Vieux-Montréal au sud.) Le terme Red light, signifiant «lumière rouge», désigne une zone de prostitution. Il fait référence à la pratique qu’avaient les maisons closes de signaler leur existence en allumant une lanterne rouge sur leur seuil. Cette pratique aurait elle-même une origine biblique. Rahab, une prostituée, cacha dans sa maison deux hommes, émissaires des Hébreux qui s’apprêtaient à prendre possession de la ville de Jéricho et à tuer tout le monde en passant. En remerciement, ceux-ci promirent de lui laisser la vie sauve. Pour être identifiée, elle devait accrocher un fil rouge à sa fenêtre. (Avouez que vous êtes sidérés par mon immense culture !! Pour plus de détails, voir le livre de Josué.)

 

 

L’origine de ce quartier remonterait aux débuts de la Confédération canadienne (j’avoue que je suis encore trop ignorante pour donner plus de détails). Pendant près de 70 ans, il fut le royaume du crime organisé et les pouvoir politiques ne parvinrent pas à enrayer sa croissance. Il faut dire que les pots-de-vin dissuadaient la police de faire trop de zèle. Dans les années 1960 y fleurissaient les commerces illicites, prostitution, jeu et débits de boissons. Le quartier était alors sous le contrôle de Morissette, à l’est, et des anglais, à l’ouest. C’est Jean Drapeau, maire de Montréal de 1954 à 1957 puis de 1960 à 1986, qui parvint finalement à, non pas mettre un terme, mais largement endiguer l’activité du quartier en durcissant les lois municipales.

 

Aujourd’hui le Red light a disparu mais pas la prostitution et la Main est encore le cœur du night life montréalais (NB : je sais que cela paraît difficile à croire mais les pitounes qui arpentent ses trottoirs le samedi soir ne sont pas – a priori – des prostituées, héhé.)

 

 

Bref tout ça pour dire que, quitte à me tuer à la tâche, je devrais peut-être envisager de me reconvertir en braqueuse de banque… Après tout je suis déjà blonde à lunettes !

 

 

Sur ce je vous laisse : faut que je comprenne ce que peut bien être un «exhibit»…

 

 

Aurélie, laissez-nous rêveeeeeeeeeeer… !

 

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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 06:55

Épluchette

 

 

 

 

Samedi soir, j’ai participé à ma première épluchette de blé d’Inde. C’est là que les Québécois s’esclaffent de me découvrir aussi ignorante, et que les Français, disent « éplu quoi ??? ». Épluchette de blé d’Inde. Le blé d’Inde, c’est du maïs. Et l’épluchette c’est le fait de l’éplucher, pour pouvoir le manger.

 

 

D’ailleurs, pour que cette épluchette ne soit pas une simple « mangette », j’ai bel et bien participé à la corvée d’épluchage. Et je suis donc en mesure de vous révéler cette information exclusive : ça colle et y a des poils. Intéressant.

 

 

 

Récapitulons. Pour faire une épluchette de blé d’Inde il faut :

 

-          du blé d’Inde, ben oui ;

 

-          des gens pour l’éplucher (bibi) ;

 

-          des gens pour le manger (encore bibi !) ;

 

-          une énorme marmite et un réchaud qu’on loue pour l’occasion, parce que personne n’a ce genre de truc dans sa batterie de cuisine ;

 

-          de l’eau pour cuire le maïs à l’eau ;

 

-          du sucre pour sucrer l’eau dans laquelle on cuit le maïs à l’eau ;

 

-          une grosse motte de beurre sur laquelle rouler l’épi de maïs une fois qu’il est cuit ;

 

-          du sel, pour mettre sur le beurre ;

 

-          de bonnes dents pour croquer dedans.

 

 

 

Une certaine dose de témérité est également requise de la part des convives pour :

 

-          ne pas avoir peur d’avoir des bouts de maïs coincés entre toutes les incisives ;

 

-          trouver un moyen de les enlever discrètement avant de sourire ;

 

-          ne pas avoir peur de se mettre du beurre plein les mains ;

 

-          ne pas avoir peur d’avoir du beurre qui coule sur le menton ;

 

-          ne pas avoir peur d’être finalement totalement couvert de beurre.

 

 

 

Ai-je besoin de préciser qu’il vaut mieux aimer le maïs ?

 

 

 

 

 

 

Cette petite fiesta était un « party de voisins », concept totalement nouveau pour une parisienne comme moi, qui, c’est bien connu, n’adresse jamais la parole à ses voisins (et ne répond même pas quand on lui dit bonjour, pourquoi faire voyons ?)*.

 

 

 

Tous les habitants du condo avaient donc invité leurs amis à faire la fête le même soir, dans la cour commune. Et quand un des voisins fait partie d’une troupe de percussions brésiliennes, ça donne une ambiance franchement festive, du genre à faire débarquer la police (si, si). Et une Aurélie qui décide qu’elle aussi, elle veut en faire. J’veux en faiiiiiiiiiiire !!

 

 

 

À bon entendeur salut !

 

 

 

 

 

Aurélie, une casserole, une cuillère, une percussionniste !

 

 

 

 

 

* Note de la rédactrice : ceci est une blague.

 

 

 

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14 août 2006 1 14 /08 /août /2006 19:05

Divers/Cité 

 

La première semaine d’août avait lieu à Montréal le festival Divers/Cité, ouvert chaque année en fanfare par la Gay Pride, défilé de la fierté lesbienne, gaie, bisexuelle, transsexuelle et travestie de Montréal (dans le jargon ont dit fierté LGB2T, si j’ai bien compris).

** J’en profite pour noter l’apparition dans la langue française du mot « gai » dans le sens de « homme qui aime un homme ». J’imagine que l’idée est de créer ainsi un contraire au mot « lesbien(ne) », qui, à ma connaissance du moins, n’existait effectivement pas. **

 

Existant depuis 14 ans, ce festival invite au respect des différences et souligne la richesse de la diversité. En accord total avec ce principe, j’y ai passé plusieurs soirées à danser comme une folle sur de la musique électronique, tout en faisant des démonstrations de poi lumineux, avec un certain succès dois-je dire, dans un accès de fierté A2M (aurélienne et moi-mêmienne).

Le dernier jour du festival, j’ai traîné mes baskets à La Grande Danse. Ce grand bal House en plein air, se déroulait toute la journée du dimanche dans la rue Berri fermée aux voitures pour l’occasion, et était animé par différents DJ probablement très branchés mais ayant, selon moi, des goûts musicaux épouvantables (du genre à nous faire des remix house de U2… beuuuuurk !)

Perdue au milieu de ces corps d’hommes transpirants (mais OÙ étaient donc les lesbiennes ???), assistant bien malgré moi à une débauche de torses nus, de mini-shorts moulants, de fesses à l’air libre dans des pantalons de cuir à la découpe idoine, de langues qui s’entremêlent goulûment à l’extérieur des bouches, je me suis interrogée sur cette propension qu’ont certains représentants de l’espèce humaine, homosexuels ou non, à s’exhiber. Goût de la provocation ? Désir de susciter le malaise ? Affirmation de sa liberté ? Volonté de dire merde à l’ordre établi ? Louange du corps à l’état naturel ? Souci du confort (quoique pour ce qui est de ce pantalon en cuir, ce ne soit vraiment pas une option possible…) ? Personnellement, et quitte à paraître vieux jeu, je dois dire que je n’aime pas ça. Si au moins le spectacle flattait mon sens de l’esthétique… Mais je peux vous dire que les fesses fripées que j’ai vues à La Grande Danse n’avaient rien d’une œuvre d’art !!

 

 

Tâchant d’oublier les trop nombreuses visions d’horreur de la dernière journée (et le fait qu’un gars m’ait parlé en nommant les femmes des « femelles », faut oser !), je me souviendrai plutôt de la convivialité ambiante et y retournerai l’an prochain (au festival, pas la la Grande Danse!). Parce que justement, la diversité, moi, j’aime bien ça !

 

Prenez soin de vous et cachez ce sein que je ne saurais voir.

 

 

Aurélie, bi… kini !

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8 août 2006 2 08 /08 /août /2006 21:02

Météo d’été (quel sujet de bavardage inépuisable décidément !)

Mardi dernier, le 1er août, il faisait 47°C ( !) à Montréal, compte tenu des 92% d’humidité dans l’air.

(C’est là que vous devez vous étonner bruyamment : « Hein ? Quoi ? Mais enfin, ç’a pas d’bon sens », et me plaindre abondamment : « Pauvre Aurélie, mais viens donc te baigner dans ma piscine… »).

Il fallait bien que j’en parle, parce que moi, je n’avais jamais vécu ça. D’ailleurs, je ne m’en suis pas remise. La preuve : une semaine après, j’en parle encore !

Imaginez (pour ceux qui n’y étaient pas : les autres n’ont certainement pas envie de revivre cette expérience, ne serait-ce qu’en pensée) : sans même bouger, on sue, sans même bouger, on étouffe, sans même bouger, on se sent mal, et l’efficacité de la douche froide est d’à peu près deux minutes. C’est bien simple, j’ai passé la journée effoirée (affalée) sur mon canapé avec un sérieux mal de bloc (de tête). J’ai même pris de l’aspirine (enfin du Tylénol), pour tout vous dire…

Dans ces moments-là – une fois n’est pas coutume – on regrette d’être en vacances, car, contrairement à mon appartement, les entreprises sont généralement climatisées… Quelques jours plus tard, j’ai entendu, dans le bus, un gars raconter fièrement qu’il avait l’air climatisé chez lui et que ce fameux mardi, il faisait 15°C dans son appartement ! Euh, faudrait peut-être pas exagérer… mais un petit 30°C aurait néanmoins été des plus agréables (c’est dire !).

Depuis ce jour, je refuse qu’on me parle de la canicule européenne, laquelle préoccupe pourtant beaucoup ma grand-mère et ma tante, et tout le monde finalement. Eh oui, je suis comme ça, moi : météocentrique !

Depuis ce jour aussi, j’ai une pensée émue pour mes amis Mathieu et Delphine, qui sont partis s’installer à Singapour et je me demande avec angoisse s’ils vont survivre au climat local et s’ils n’ont pas déjà fondu.

Quant à moi, si ça devait se reproduire, il se pourrait bien que je recommence à travailler !!!

Portez-vous frais.

Aurélie, vive la clim’ et mort à la planète…

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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 07:30

Gastronomie, épisode 2

La semaine dernière, j’ai parfait mes connaissances en matière de gastronomie nord-américaine, au cours d’un souper dont le thème était grilled cheese / Kraft Dinner (ou en français : comment boucher ses artères en deux leçons). Il était organisé, exclusivement pour moi, par une de mes amies, qu’à sa demande expresse, je ne nommerai pas.

Le grilled cheese consiste à faire fondre une ou deux tranches de cheddar (vous savez, les carrés orange qu’on met dans les hamburgers) entre deux tranches de pain de mie beurrées. Protéines : 1% des AJR (apports journaliers recommandés), lipides : 250% des AJR, infarctus : imminent. Le pire, et je l’avoue sans grande fierté, c’est que j’ai bien aimé. Mais il faut savoir que j’aime bien le Mac’Do et que j’adooooooore le Burger King ! J’ai le palais fin, en somme.

Le Kraft Dinner est une expérience d’une toute autre dimension. Je suis contente de l’avoir vécue, depuis le temps qu’on m’en parle. Il semble que tous les Québécois en aient mangé au moins une fois dans leur vie, et que cette… euh, préparation, soit l’apanage des étudiants fauchés et des mamans pressées.

La boîte de Kraft Dinner ressemble à ça.

Une fois préparée, la mixture, quant à elle, ressemble à , je ne sais pas moi, des céréales qu’on aurait laissé mariner toute une nuit dans leur bol de lait ? une gamelle de croquettes régurgitée par Médor malade ? Et je précise que le goût de la chose est largement pire que son apparence. Infect. Et le mot est faible. Même par politesse, même par reconnaissance pour mon amie Mar… euh, mon amie X, je n’ai pas été capable d’en manger plus que la bouchée nécessaire pour dire qu’on connaît.

« Mais c’est quoi ce truc ? », doivent se demander certains d’entre vous. La boîte indique « Macaroni et fromage ». Fromage… Fromage ??? En fait de fromage, la boîte contient un petit sachet de poudre jaune qui, une fois ajoutée, forme une sorte de colle n’ayant pas le moindre goût de fromage. Vous voyez les biscuits apéritifs « au fromage » ? Eh bien, c’est la grande gastronomie du fromage à côté du Kraft Dinner.

Et le comble du comble du comble, c’est la mention « Solution sensée » qui figure sur l’emballage ! Sur le devant du paquet, une grande étiquette verte indique : « Bonne source de calcium, source de fer et de protéines, bonne source de 5 nutriments essentiels. » Au dos, une nouvelle étiquette verte explique : « Le fanion Solution sensée vous aide à faire des choix alimentaires nutritifs. Le Dîner Kraft macaroni et fromage porte ce fanion car, préparé selon le mode d’emploi, il est une bonne source de calcium et une source de fer et de protéines. Le Dîner Kraft est également une bonne source de 5 nutriments essentiels. »

Je précise que « préparé selon le mode d’emploi » signifie : en ajoutant du lait qui, si je ne m’abuse, est effectivement une bonne source de calcium, de protéines et autres nutriments. Ça, c’est ce qu’on appelle du marketing ! C’est comme quand on nous dit qu’un pot de Nutella contient l’équivalent d’un grand verre de lait pour donner bonne conscience aux mangeuses compulsives mamans…

En tout cas, forte de cette expérience culinaire, je n’ai pas honte de clamer haut et fort : vive la coquillette au bon gruyère suisse !

Pour bien vous porter, mangez des légumes…

Aurélie, junk eater en voie de guérison.

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24 juillet 2006 1 24 /07 /juillet /2006 18:39

Vacances de la construction

 

Tous les ans, pendant les deux dernières semaines de juillet, les chantiers s’arrêtent. Ce sont les vacances de la construction.

Instaurées par décret gouvernemental en 1970, les vacances de la construction sont deux semaines durant lesquelles les professionnels de l’industrie de la construction remisent leurs outils pour partir à la plage… Enfin, façon de parler, parce qu’il n’y a pas des masses de plages par ici.

En fait pendant cette période, il n’y a pas que les travailleurs de la construction qui partent en vacances mais un quart de la population québécoise… Ceux qui restent sont ravis car la circulation routière en est, semble-t-il, largement améliorée.

Le 17 juillet dernier, je pouvais donc m’attendre, EN TOUTE LEGITIMITÉ à ne pas être réveillée par les marteaux-piqueurs du chantier à côté de la maison, chantier qui dure depuis des mois, couvrant mes fenêtres de poussière, rendant le trottoir impraticable et ayant tendance à me taper sur les nerfs. Oui, j’aspirais EN TOUTE LEGITIMITÉ à une grasse matinée bien méritée (les grasses matinées sont toujours bien méritées !). Eh bien non. J’ai découvert à ma grande consternation que certains ouvriers de la construction ne partaient pas en vacances pendant les vacances de la construction. On m’aurait menti… ????

Bonnes vacances pour ceux qui en ont !

Aurélie, aspirante illégitime.

 

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18 juillet 2006 2 18 /07 /juillet /2006 02:07

Crôaaaa…

 

Cela faisait longtemps que je passais devant sans oser entrer… Cette fois ça y est : j’ai franchi le seuil de Cruella.

Cruella c’est un magasin thématique situé avenue du Mont-Royal, offrant vêtements, chaussures, accessoires et objets en tout genre à une clientèle plutôt blafarde, les yeux et les lèvres souvent peints en noir. « Le sanctuaire gothique », telle est la précision que le magasin apporte à son nom.

En trame sonore, Sisters of Mercy. Ça me rappelle ma jeunesse ! Dans le fond du magasin, la mort en personne, cape sur l’épaule, capuchon sur la tête et faux à la main, veille sur nous de tous ses os, dûment clouée au mur.

Ricanant, envahi de serpents, intégré à un paysage d’apocalypse ou servant de trône à une gargouille cornue, le crâne est à l’honneur. La variation du thème est infinie et se décline en de multiples accessoires, comme les bougeoirs, les miroirs, les porte-encens, les porte-serviettes, les range-CDs, les boîtes à bijoux, les jeux d’échec et autres coupe-papier.

Je lorgne avec inquiétude un poignard long de 30 cm, orné de motifs volontairement terrifiants. J’espère ne jamais croiser la route de son acquéreur…

Autres éléments décoratifs récurrents :

 -          les squelettes, fers aux poignets, portant, gravées dans l’os, les marques de la souffrance ;

 -          Lucifer en personne, avec sabots, queue fourchue et cornes, l’air fort peu avenant (mais est-il besoin de le préciser ?) ;

 -          quelques membres de la famille de Dracula ;

 -          les serpents, de préférence gueule ouverte ;

 -          les dragons, plus y a d’écailles mieux c’est.

Tous les vêtements sont résolument noirs, parfois ornés d’une pointe de rouge. Beaucoup de dentelle, de rivets, de fermetures éclair, de latex. Je découvre que le chapeau melon n’est pas démodé et que la cape façon 19e siècle à Londres est une valeur sûre. La canne aussi semble avoir toujours ses amateurs.

Un crâne transpercé d’un os attise ma curiosité (mais pas ma convoitise). Il s’agit en fait d’un balai à chiottes. Le crâne comme support, et le tibia comme manche. Bon je l’avoue, sur ce coup-là, je n’ai pas pu m’empêcher de rigoler. Mais pas trop fort : je ne voulais pas me faire remarquer.

Autres accessoires insolites : des pansements imprimés de têtes de mort (les clients ont le souci du détail) et des poupées gothiques, brrrrr…  

 

Chez Cruella, rien n’est laissé au hasard. Un certain nombre de chaînes pendent du plafond, les rideaux des cabines d’essayage sont en latex noir clouté, et plusieurs cercueils font office de présentoirs. C’est cosy un cercueil en fait.  

 

Les sacs en plastique dans lesquels on emballe nos achats (eh oui j’ai acheté un truc !!) arborent un diable rouge, cornu et ailé, la typographie adoptée dégouline, comme le sang du coin de la lèvre d’un vampire, la carte du magasin, également noire et rouge, est ornée d’une chauve-souris et la facture est en forme de cercueil.

« Le conformiste est la mort de l’âme ». Telle est la devise de Cruella. Pourtant, force est de constater que les vendeurs et les clients du magasin ont comme un air de famille. Je ne pense pas que quiconque oserait se pointer à une soirée gothique bronzée et en robe de plage… mais peut-être que je me trompe ?

Prenez soin de vous comme j’ai décidé de prendre soin de moi !  

 

Aurélie, anticonformiste en tongs (gougounes).

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19 juin 2006 1 19 /06 /juin /2006 01:51

Drag Race

 

Hier, j’ai passé mon après-midi en bonne et colorée compagnie à la drag race, la course des drags. Il s’agit d’un événement qui a lieu chaque année à la fin du festival Fringe, un festival de théâtre assez déjanté, où l’on peut assister à des créations théâtrales pas toujours bonnes mais assurément originales.

La course de drags est animée par Mado, drag Queen emblématique de Montréal, qui possède un cabaret, anime un bingo, écrit des billets d’humeur dans le journal Ici et ne perd pas une occasion de « bitcher », comme elle l’a démontré hier. 

 

La course oppose deux équipes de drag queens, une professionnelle, tout droit sortie du Cabaret à Mado et une amateur, formée de comédiens du Fringe festival.

 

 

 

L'équipe du Fringe

 

L'équipe du Cabaret à Mado

 

 

La course qui n’en est pas une finalement, comporte plusieurs épreuves.

Chaque concurrente doit d’abord choisir un membre du public et le maquiller.

 

 

Les règles sont claires : les concurrentes ont le droit de maquiller seulement les hommes et les lesbiennes !

Tiens, je le connais celui-là...

 

 

Elle doit ensuite préparer un cocktail alcoolisé de son choix, qui peut comporter autant d’ingrédients divers que du chocolat liquide, des vermicelles en sucre, des olives, des cerises confites, de la crème chantilly, du mousseux (pas bon apparemment), ainsi que différents alcools forts et jus de fruits :

 

Tous les arguments sont bons pour convaincre... Cette concurrence a choisi un verre assorti à ses bas, vert pomme.

Ahhh, Celinda. Elle éclate les deux autres (Céline et Linda) à l’aise et sur tous les plans!

 

Puis il faut placer le cocktail sur un plateau…

 

 

Instant pub : plateaux et verres disponibles chez... Dollarama bien sûr!

On note les arrangements de couleurs et de matières de la concurrente : un sans faute!

… et enjamber des pneus sans renverser le verre... 

 

Avec les talons aiguille, ce n’est pas toujours facile. Il faut être précautionneuse.

Certaines font même plusieurs aller-retour.

On note le goût impeccable des participantes pour choisir leurs chaussures…

 

 

 ... pour l’apporter au juge, qui doit déterminer si le cocktail est acceptable ou si un nouveau doit lui être présenté.

 

Dans l’attente du verdict, la tension est palpable (NB : Les grimaces du goûteur sont sans rapport avec le résultat.)

 

  

Elle doit enfin interpréter une chorégraphie sur une chanson tirée au hasard,

... sous l’œil aguerri des juges,

 

La reine en personne, a tenu à assister à l’événement.

 

... et sous les commentaires acerbes de Mado. 

 

Mado tient à le faire savoir : she is la seule queen ! 

Les gagnantes, ex æquo : Dream de l’équipe du Cabaret Mado et Macho Women, de l’équipe du Fringe.

Dream, la classe et le talent!

Macho women, l’alter ego féminin du catcheur Macho man… Grrrrrrr !

 

 

Et comme le mariage gay est légal au Canada, MachoWomen n’a pas hésité une seconde. Dream a dit oui, forcément.

Un moment de franche rigolade, idéal pour réconcilier les communautés anglophones et francophones de Montréal !

Have fun, c’est l’été !

Aurélie, queen aussi d’abord… ben yes.

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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 23:44

Télévision

 

 

Comme vous le savez si vous avez suivi, j’ai acheté une télévision. Je me suis en effet dit que la télévision constituait un instrument indispensable d’intégration. Marre d’entendre les collègues de travail parler des Bougons sans comprendre de quoi il s’agit, marre de ne pas savoir à quoi ressemblent Gilles Duceppe ou André Boisclair, marre de n’avoir aucune idée de ce qu’est Ma Maison Rona… Maintenant, c’est chose faite et je dois vous avouer que regarder la télévision québécoise s’avère une expérience assez surréaliste pour une Française comme moi. Et je précise que je n’ai même pas le câble, ni le satellite !

Première différence de taille : la publicité. On croyait que TF1 avait atteint le sommet en la matière, eh bien non. La télévision québécoise la détrône sans peine. Il y a un intermède publicitaire tous les quarts d’heure, y compris… pendant les informations! La durée des films en est décuplée. Le dernier que j’aie vu, Signes (qui est un navet soit dit en passant) dure théoriquement 1h45. Avec les pubs, il a duré 2h30… 45 min de pub en un seul film!!! Pour pouvoir diffuser le plus de publicités possible, les films sont même parfois coupés. Du jamais vu. Durant un feuilleton d’une demi-heure, on a le droit à quatre pauses pub. C’est un véritable cauchemar. Et je pèse mes mots. La meilleure solution semble être de regarder deux émissions à la fois, zappant de l’une à l’autre à chaque coupure de pub. Eh bien, ne croyez pas vous en sortir aussi facilement : Big Brother a TOUT prévu et les spots pub sont diffusés en même temps sur toutes les chaînes. Le seul moyen d’y échapper c’est d’éteindre la télé (ou de ne pas en acheter… c’est malin !).

 

Seconde différence, encore plus incroyable que la première : les présentateurs. Des gros, des moches, des vieux (pas tous quand même !). Pas de discrimination par le physique à la télé québécoise… Une chose impensable sur les petits écrans français, où la pitoune règne en maître. Le contraste est particulièrement frappant pour la météo.

Un autre truc surprenant : l’utilisation du « teasing » pour inciter les téléspectateurs à regarder le journal télévisé (qui, n’ayons pas peur des mots est d’un niveau assez lamentable en général, pas de différence avec les chaînes nationales françaises en la matière). « Un attentat déjoué par les forces de police, une révélation choc du ministre truc-chose et un retournement bouleversant dans l’affaire XXX … Pour en savoir plus, regardez le journal de 18h ». Euh… ben non, merci.

Au niveau de la débilité des émissions, je dirais que c’est comparable, avec, quand même, un avantage pour le Québec, qui semble encore plus contaminé que la France par les niaiseries américaines (essentiellement sur les chaînes anglophones).

A part ça, nous avons quelques émissions communes :

-          Canadian Idol = La nouvelle star ;

-          Star Académie = Star Academy (!!!) ;

-          Loft story ;

-          Les feux de l’amour, diffusé partout dans le monde et intemporel où que l’on se trouve ;

 -          Tout le monde en parle, adaptée à la sauce québécoise depuis un peu plus d’un an ; l’émission marche très bien, bien que nombre de Québécois détestent Ardisson, qui a eu la brillante idée de se moquer de l’accent de Nelly Arcand. Pour ma part, je trouve également Ardisson très agaçant, mais son cynisme a l’avantage de donner du peps à son émission, ce qui n’est pas le cas de Guy A. Lepage…

Il y en a sûrement d’autres, mais je manque encore de connaissances en la matière.

Quant aux émissions de divertissement, elles sont aussi consternantes que les françaises. Je décerne une mention spéciale à La petite séduction (diffusée sur Radio Canada), qui dégouline tellement de bons sentiments que ça me file la nausée. Le principe est le suivant : une célébrité est accueillie dans un village du Québec, par des habitants qui lui font découvrir le folklore local et enchaînent les surprises. Et ça s’embrasse, et ça verse sa larme, et ça se remercie dix fois, et ça nous répète à quel point tout cela est émouvant, à quel point tous ces gens sont gentils et IN-CRO-YABLES, et combien on est content d’avoir été invité à participer, etc. Beuuuuuuuurk ! La petite séduction est manifestement l’opium du peuple…

(Pour info, le titre de l’émission fait référence à un film québécois intitulé La grande séduction, qui était assez sympathique.)

Malheureusement, je n’ai que quatre chaînes (je ne sais pas pourquoi je ne capte pas toutes les chaînes gratuites), ce qui m’empêche de dresser un panorama complet du PAQ (paysage audiovisuel québécois).

Je conserve avec nostalgie le souvenir de The Swan, glorieuse émission américaine entrevue lors de mon arrivée au Québec et dont j’avais parlé à l’époque. J’aurais TELLEMENT aimé la revoir. Mais si, souvenez-vous : on prend une fille complexée (et pas très sexy), on la transforme des pieds à la tête à coup de bistouri et on lui dévoile son nouveau physique en même temps qu’au public, devant l’œil à la fois choqué et ravi des téléspectateurs. De la grande télé.

A l’instant où j’écris ces mots, j’entends le début d’une émission et… c’est Oprah ! Quand je vous dit qu’il y a plein niaiseries américaines. La diva est accueillie sur son plateau par une foule en délire. L’ovation dure plus d’une minute. C’est édifiant. Le thème de l’émission semble être « les héros du quotidien » : unetelle a vaincu le cancer du sein et nous raconte son combat avec force détails, untel est sorti paralysé d’un accident et nous raconte son combat avec force détails, unetelle a un fils atteint d’une maladie incurable et nous raconte son combat avec force détails… Le public est en transe devant tant de courage. Et moi aussi.

Le seul bon point – et je vais sans doute me faire incendier en disant cela – c’est qu’il y a des chaînes en anglais. Au moins, on ne perd pas totalement son temps en les regardant.

Au fait, j’ai une télé à vendre, ça intéresse quelqu’un ?

Prenez soin de vous, et lisez !

Aurélie, éteins cette télé tout de suite ! Mais arrête, j’travaille mon anglais…

 

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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 01:30

Nicotinage

 

 

 

Il y a une certaine effervescence dans l’air. Des attroupements sur les trottoirs, des conversations animées, des éclats de rire. Que se passe-t-il donc ce soir? On n’est pourtant pas samedi. L’effet été peut-être? Non. L’effet loi anti-tabac. Depuis le 1er juin 2006, il est interdit de fumer dans les bars (et tous les endroits publics). Résultat de quoi, les gens se massent sur les trottoirs pour avaler leur dose de nicotine.

Quelle bonne nouvelle! Je vais enfin pouvoir sortir dans les bars sans :

- devoir penser à ne pas me laver les cheveux avant d’y aller ;

- devoir mettre toutes mes fringues à la machine en rentrant, manteau, sac à main et chaussures compris ;

- être aphone pendant trois jours ;

- ressembler à un lapin albinos en sortant ;

- respirer un coup sur deux pour essayer d’avaler le moins de fumée possible ;

- choper un cancer du larynx ou de la langue (quoique certains puissent le souhaiter, considérant que cela me ferait taire…).

Évidemment, les tenanciers des bars sont fumasses (!) car ils risquent de voir la consommation d’alcool (fortement associée à celle de tabac, comme le démontrent plusieurs études) baisser, et leur chiffre d’affaires avec. Il faut dire que ce n’est pas moi qui vais atténuer le déficit en buvant un jus de canneberge par-ci, par-là…

L’ironie de la chose c’est qu’on pensait que cette loi allait rendre la vie plus facile aux non-fumeurs... que nenni! Maintenant ils sont pollués dès qu’ils posent un pied sur le trottoir. Impossible de marcher du métro à chez moi sans respirer de la fumée de cigarette.

Alors, moi, dans un élan libertaire, je propose d’interdire tout bonnement la cigarette! Qui m’aime me suive…! Ben pourquoi y a personne???

Ciao!

Aurélie, ne tirez pas sur le pianiste!

 

 

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