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«Entrer chez les gens pour déconcerter leurs idées, leur faire la surprise d’être surpris de ce qu’ils font, de ce qu’ils pensent, et qu’ils n’ont jamais conçu différent, c’est, au moyen de l’ingénuité feinte ou réelle, donner à ressentir toute la relativité d’une civilisation, d’une confiance habituelle dans l’ordre établi.» Paul Valéry (merci Annie)

24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 21:21

Pure laine

 

Samedi dernier, est paru dans le Globe and Mail un article particulièrement édifiant, portant sur la fusillade de Dawson. Signé par une certaine Jane Wong – peut-on raisonnablement la qualifier de journaliste ? – le texte affirme sans hésiter, et sans aucun argument pour étayer ces affirmations, que les causes de la fusillade sont à rechercher dans la marginalisation que le Québec fait peser sur les immigrants et les non francophones, notamment par la loi 101[1].

Voici un extrait de l’article (que j’ai piqué sur le blog de Martine, ni.vu.ni.connu) :

« “A lot of people are saying: Why does this always happen in Quebec?” says Jay Bryan, a business columnist for the Montreal Gazette, the city's only English-language daily. “Three doesn't mean anything. But three out of three in Quebec means something.”

What many outsiders don't realize is how alienating the decades-long linguistic struggle has been in the once-cosmopolitan city. It hasn't just taken a toll on long-time anglophones, it's affected immigrants, too. To be sure, the shootings in all three cases were carried out by mentally disturbed individuals. But what is also true is that in all three cases, the perpetrator was not pure laine, the argot for a “pure” francophone. Elsewhere, to talk of racial “purity” is repugnant. Not in Quebec. [...]

It isn't known when Mr. Gill's family arrived in Canada. But he attended English elementary and high schools in Montreal. That means he wasn't a first-generation Canadian. Under the restrictions of Bill 101, the province's infamous language law, that means at least one of his parents must have been educated in English elementary or high schools in Canada.To be sure, Mr. Lepine hated women, Mr. Fabrikant hated his engineering colleagues and Mr. Gill hated everyone. But all of them had been marginalized, in a society that valued pure laine. »

 

En français, cela nous donne à peu près (j’ai fait ça vite) :

«“De nombreuses personnes se demandent : pourquoi cela arrive-t-il toujours au Québec? ” dit Jay Bryan, chroniqueur à la Gazette de Montréal, seul quotidien anglophone de la ville. “Trois ne signifie pas grand chose. Mais trois sur trois au Québec, c’est significatif. ”

Bon nombre de gens de l’extérieur du Québec ne prennent pas la mesure de l’ampleur de l’aliénation engendrée par des décennies de luttes linguistiques dans cette ville autrefois cosmopolite.  Les conséquences néfastes ne se sont pas fait sentir sur les seuls anglophones vivant ici de longue date, mais également sur les immigrants. Il est certain que dans les trois cas, les fusillades ont été menées par des individus mentalement perturbés. Mais il est également vrai que, dans les trois cas, les auteurs de ces crimes n’étaient pas des “pure laine”, expression argotique faisant référence aux “purs” francophones.  Ailleurs, parler de “pureté” raciale est répugnant. Pas au Québec. […]

On ignore à quel moment la famille de M. Gill est arrivée au Canada.  Mais celui-ci a fréquenté des écoles primaires et secondaires anglophones à Montréal ce qui signifie qu’il n’était pas un Canadien de première génération.  Si l’on se réfère aux restrictions imposées par la loi 101, l'infâme loi provinciale sur la langue, au moins un de ses parents avait fréquenté des écoles primaires ou secondaires anglophones au Canada.  Il est certain que M. Lépine
[2] détestait les femmes, que M. Fabrikant[3] détestait ses collègues ingénieurs et que M. Gill détestait tout le monde.  Mais tous avaient été marginalisés dans une société qui valorise les “pure laine”.»

 

Devant un tel article, je demeure songeuse. Comment un journaliste prenant un minimum son métier au sérieux peut-il raisonnablement écrire de pareilles inepties ? Et comment un journal peut-il décider de les publier en première page ? Que la malhonnêteté intellectuelle soit étalée en une de l’un des plus grands quotidiens canadiens me rend malade. Je ne discuterai même pas du fond de l’article, qui n’en vaut pas la peine. Mais je prends cependant la peine de m’insurger contre le manque de conscience professionnelle et d’intégrité dont font preuve certains journalistes. Je comprends bien qu’un journal puisse avoir des impératifs de rentabilité. Je comprends que l’on verse dans le sensationnalisme et la controverse pour vendre. Mais je trouve qu’il y a des limites. Et le Globe and Mail les a clairement dépassées. Pour une fois je suis de l’avis de M.Harper (une fois n’est pas coutume !) lorsqu’il déclare au Globe and Mail: «Si l'auteure a droit à son opinion, l'argumentation avancée est carrément absurde et sans fondement. Sa démarche est non seulement gravement irresponsable, mais cela est faire preuve d'un préjugé inacceptable que d'attribuer la faute de ce drame à la société québécoise».

Il est à noter que plusieurs autres journaux se sont révélés désolants dans cette affaire. D’après ce que l’on m’a dit, la mère du meurtrier a ainsi appris les événements par Le Journal de Montréal, et l’adresse de la famille a été publiée intégralement dans Le Devoir.

Décidément le monde ne tourne pas rond…

Tâchez de bien vous porter quand même et prenez garde aux syllogismes, aux paradoxes et aux sophismes.

Aurélie, non au bourrage de mou.

 

 

 

 



[1] La loi 101 impose le français comme langue courante des activités publiques du Québec (administration, services publics, affichage, enseignement, etc.). Elle stipule que tous les Québécois et tous les nouveaux arrivants doivent étudier dans une école francophone, à moins que leurs parents n’aient suivi un enseignement primaire en anglais avant la promulgation de la loi.

[2] Auteur d’une fusillade à l’École polytechnique en 1989.

 

 

[3] Auteur d’une fusillade à l'Université Concordia en 1992.

 

 

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commentaires

C
salut Aurélie,<br /> Un petit bonjour  et un petit message de France<br /> Je viens de temps en tempe sur ton blog que j'ai découvert par hasard en faisant une recherche sur le Net.<br /> Je viens de lire cet article de la journaliste.C'est tout simplement affligeant, ça n'a ni queue, ni tête. Aucun "argument" ne tient la route, c'est vraiment n'importe quoi. C'est comme si je disais que la fonte des glaces au Pôle Nord est dû au fait que j'ai choisi Allemand en 2ème langue quand j'étais au collège !<br /> Voilà, c'était un petit coucou de ton pays natal et continues ton petit blog sympathique !<br /> Christophe, Paris, France<br />  <br />  <br />  <br />  <br />  
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M
L'homme possède deux oreilles et une bouche pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.....(Magnétique)
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I
parce que moi je vien comme du canda du québec feque dison que je suis asser ben placer pour dire la vérité .....<br />  <br />  mon sit e http://lovechuckcomeau.over-blog.com/ <br /> en pansat sa me tentais po de lire sa mé a mon avis vous critiquer sans savoir sé koi sté sé simple comme toute <br /> ps ple plan est un goupe québecois pis comment vous les trouver sté la
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M
Je ne suis pas sûr de comprendre... Je fais un petit récapitulatif.<br /> M. Gill va à l'école anglophone.<br /> Il tue une étudiante dans un collège (Anglo ou pas?)<br /> Jane Wond dit que c'est la faute de la loi 101.<br /> Comment a-t-elle fait pour arriver à ça? Si quelqu'un pouvait m'expliquer...<br />
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S
On en parle beaucoup pcq tous les moutons que nous sommes attendent que "l'état-nounou" fasse qqc pour nous débarasser des vilains fous qui tirent sur les passants... <br /> Des incendies de forêt ? Mais que fait l'état ?<br /> Des inondations ? Mais que fait le gouvernement ?<br /> Des fous qui se promènent en rue ? Mais que fait le premier ministre ?<br /> Qu'est-ce que l'état peut y faire...des fous, il y en aura toujours, des attentats et des drames naturels aussi...Qu'on arrête de nous faire croire qu'il y a moins de risque que ça arrive. On est certes mieux préparés à agir rapidement, mais on est toujours aussi fragiles... On nous prend pour des cons et ça fait trop longtemps que les politiques jouent sur cette "insécurité" pour garder leur place ! Sinon, tout à fait d'accord avec mello pour le cas de Wong, joli coup de pub !
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