Tam-tams
A Montréal, on sait que le printemps est revenu quand le son des tam-tams du Mont-Royal recommence à emplir la ville le dimanche.
Située en plein milieu de la ville, la petite montagne de 233 m de hauteur, fut nommée Mont-Royal par un Jacques Cartier (vous savez, celui qui a « découvert » le Canada) inspiré par la beauté et la majesté du site.
Au pied du mont, la statue non pas de Jacques mais de George-Etienne Cartier, avocat et homme politique canadien, auteur de la célèbre chanson patriotique « Ô Canada ! mon pays, mes amours », et au pied de la statue, les tam-tams !
On m’a dit que ce rassemblement spontané de percussionnistes de tout poil datait du temps des esclaves, lesquels venaient profiter de leur demi-journée de congé. En même temps ça me paraît bizarre que des esclaves aient pu avoir des congés mais bon… En tout cas, le résultat est là : tous les dimanches, de mai à octobre, des dizaines de percussionnistes viennent réjouir les oreilles de centaines de flâneurs.
L’ambiance est bohème voire hippie. La foule est bigarrée, voire déjantée. C’est ça que j’aime ici. Pas d’uniforme, pas de conventions sociales. Un grand melting-pot.
En général, il y a plusieurs spots, deux ou trois, chacun avec son leader attitré. Aux tam-tams se mêlent quelques autres instruments : ici une trompette, là un harmonica, oh, un pipeau ! Et puis il y a les danseurs. Surtout des danseuses en fait. Et que ça se dandine, et que ça se trémousse. Tiens, mes fesses se sont mises à remuer malgré moi : les percussions, j’aime ça !
Tout autour de la statue, des vendeurs de pendentifs, de foulards, de pantalons thaïs et africains, de balles de jonglage…
Sur les pelouses, jeunes et moins jeunes se prélassent, qui un livre, qui une bière, qui un pétard à la main. Des gamins jouent au ballon ou au frisbee, des ados apprennent à marcher sur un fil ou à jongler avec 5 quilles. Evidemment, j’ai tôt fait de sortir mes poïs. On voit que l’hiver est passé par là et que je n’ai pas pratiqué. Les figures reviennent petit à petit, mais la force dans les bras laisse à désirer. Au bout d’une demi-heure je suis épuisée. Aujourd’hui j’ai des courbatures dans les bras et les épaules.
Malheureusement, je ne maîtrise pas encore le poï dansé. J’essaie de garder le rythme mais alors j’oublie les figures, j’essaie de danser mais alors je m’emmêle. Bref, ce n’est pas encore très concluant. M’en fous, j’ai tout l’été. Parce que les tam-tams, moi, je vais y faire un tour presque tous les dimanches ! Venez me voir, je vous y emmènerai.
Grosses bises.
Aurélie, bourgeoise-bohème.