Inadaptée ?
Après 2 semaines et demi passées dans mon fief d’origine, je suis en mesure de l’affirmer sans sourciller : je suis désormais totalement inadaptée à la vie parisienne. La raison ? J’ai perdu ma hargne. Le résultat ? J’ai en permanence l’impression de me noyer dans une foule hostile ; je suis passée en mode survie, tentant tant bien que mal de ne pas me mettre à hurler dans les wagons bondés du métro lorsque ma peau entre en contact avec celle, gluante, d’un de mes congénères. Je suis devenue agoraphobe. Misanthrope même. Dépressive, limite.
Voici le récit de mes dernières (més)aventures parisiennes.
1/ L’histoire de la cave.
Une semaine après mon arrivée, je reçois un coup de fil de madame L. Madame L. habite au 2ème droite et elle m’appelle pour m’informer qu’à la suite de la vente d’un appartement de l’immeuble, les copropriétaires se sont rendus compte que l’anarchie la plus complète avait présidé à l’occupation des caves. Ainsi se trouve-t-elle installée dans la cave nº10 qui appartient en fait au nouvel acheteur, lequel la somme de déguerpir. Elle veut donc récupérer sa cave à elle, la nº4, qui se trouve être celle dans laquelle j’ai moi-même installé mes petites affaires. Mais pas de problème chère madame L., je vais déplacer au plus vite mes affaires dans la nº11 qui, comme l’indique le règlement de copropriété, est celle qui va avec mon appartement. Un petit coup de fil à celui qui l’a investie et tout rentrera dans l’ordre. Après tout, nous sommes entre gens de bonne compagnie. Ben tiens. Le petit coup de fil en question se transforme en combat rangé quand celle qui squatte ma cave me hurle qu’il n’est pas question qu’elle déménage, et que si je ne suis pas contente je n’ai qu’à lui faire un procès… Oh ben oui tiens, je n’ai qu’à faire ça.
2/ L’histoire du bus.
Sitôt arrivée, sitôt RV chez le dentiste pris. Pour m’y rendre, je prends le métro, puis le bus. Connaissant mal l’itinéraire de ce dernier, je demande au chauffeur s’il marque un arrêt avant de tourner à droite, là-bas, dans la rue Lecourbe. Il me répond que oui et c’est à ce moment qu’un passager m’informe très courtoisement que je dois être une véritable imbécile pour poser des questions aussi débiles que celle-là et que franchement on n’a jamais vu une stupidité pareille.
3/ L’histoire de l’OFQJ.
Bien décidée à trouver un travail au Canada, je décide de me faire aider par les organismes dont c’est précisément le but : aider. Je me rends donc à l’Office Franco-Québécois pour le Jeunesse (on se souvient qu’une démarche similaire à Montréal s’était soldée par un cuisant échec mais m’avait néanmoins permis de constater que j’étais encore, et contre toute attente, considérée comme jeune). Là, je demande s’il est possible de bénéficier du programme Mobilité Jeune Travailleurs bien que l’on ait une demande de résidence permanente en cours. La réceptionniste-cerbère me répond, comme si j’étais effectivement la débile mentionnée dans le bus, que la résidence permanente c’est pour habiter là-bas et le PMT c’est pour aller y travailler temporairement. Ah boooooooooooooooon, donc la résidence permanente c’est pour résider en permanence… ???? J’avais pas compris…
Je reformule ma question une seconde fois, battant ma coulpe c’est moi qui me suis mal exprimée pardon parce que ce que je voulais savoir en fait c’est si on avait le droit de participer au programme en attendant d’avoir ses papiers de résidence permanente. Réponse : « je vous dis que la résidence permanente c’est pour habiter là-bas alors que le PMT c’est pour aller y travailler temporairement ». Bon, je retente ma question, excusez-moi décidément je ne suis pas claire. Même réponse, les yeux levés au ciel en plus. Que Dieu te vienne en aide ma fille.
4/ L'histoire de l'autotoute .
Week-end en Haute-Savoie. Le soleil, les champs, la baignade dans le lac d'Annecy (que c'est joli Annecy!). Retour mercredi : 8 heures de route dont 2h30 heures pour les 30 derniers kilomètres, cul à cul avec environ 3 millions d'autres automobilistes. Le cauchemar, ni plus ni moins.
Montréal me maaaaaaanque !
Grosses bises à vous tous.
Aurélie, lâche pas, t’es capab’.
PS : Vous êtes très nombreux à me demander des conseils sur l'immmigration au Canada, la vie à Montréal, etc. mais je ne peux pas répondre à tout le monde. Je vous conseille donc le site de l'ambassade du Canada ou immigrer.com où il y a de nombreux conseils sur la question.