Dollarama
Aaaaaaaaaaaaaaah, Dollarama…
Comme je suis ici sans possession et sans le sou, Dollarama est mon paradis. C’est en effet le seul magasin où je suis en mesure de faire des folies. Et quelles folies ! J’y ai dernièrement acheté des bracelets phosphorescents que je compte accrocher sur mes pois pour briller dans la nuit et… des stabylos. Imaginez. Et tout ça pour 1$ (1,15$ avec les taxes, vous vous souvenez ?) Car comme son nom l’indique, au Dollarama tout est à 1$. Ce n’est pas merveilleux ça ? Et ce qui est encore plus merveilleux, c’est qu’on trouve tout au Dollarama. Tout, absolument tout.
Ainsi, depuis mon arrivée, je nettoie Dollarama, je mange Dollarama, je bricole Dollarama, je marche Dollarama, je me lave Dollarama, bref, je vis Dollarama. J’y ai acheté de la vaisselle, des produits ménagers, du savon, des cintres, des semelles, des piles, des tongs, des enveloppes, des stylos, des vis, des ampoules, du dentifrice, des sacs à linge, un vaporisateur pour les plantes, un thermomètre extérieur et environ 40 000 autres choses qui agrémentent mon quotidien. J’y ai même acheté des bougies. Je suis comme ça, moi, : vendeuse de chandelles à 30$, acheteuse de chandelles à 1$.
Non, vraiment, j’adore Dollarama. J’adore tellement Dollarama que je croyais que le 23 mai (en fait le lundi précédant le 25 mai, c’est à dire le 23 cette année mais pas tous les ans) était férié en son honneur. En fait, ce n’est pas la fête du dollar mais DE Dollard, un gars qui a étripé des Iroquois au 17ème siècle. C’est aussi la fête de la Reine et la fête des Patriotes. Bref, c’est un peu la fête de ce qu’on veut alors pourquoi pas celle de Dollarama, après tout ?
Parfois, quand je vois le petit autocollant « fabriqué en Chine pour Dollarama », j’ai mauvaise conscience. Je me souviens d’une émission de télévision sur les acheteurs de la Foir’Fouille et leurs techniques pour faire baisser les prix. Le gars, visiblement assez content de lui, menaçait son interlocuteur chinois de ne pas lui acheter son stock de décorations de Noël s’il refusait de baisser (encore) ses prix. Et de déclarer fièrement à la caméra : « Le prix est trop bas, il ne rentrera pas dans ses frais… mais ce sera pire pour lui si je lui laisse son stock sur les bras. Il est obligé d’accepter. » Ce que fait le Chinois, tentant de garder une contenance mais visiblement au bord des larmes.
Parfois donc, j’ai mauvaise conscience. Et puis je repense à toutes ces bonnes affaires qui me tendent les bras et ma mauvaise conscience s’évapore, honte à moi.
Au début, j’ai commis quelques erreurs impardonnables pour mon porte-monnaie vide. J’ai ainsi acheté du scotch chez Renaud Bray, des ampoules chez Rona et des piles chez Jean Coutu. Aujourd’hui, j’ai compris. Dès que j’ai besoin de quelque chose, je vais d’abord voir au Dollarama. Si je ne trouve pas, ce qui est fort rare compte tenu de mes modiques besoins, j’avise. C’est ainsi que j’ai finalement acheté mon billet d’avion pour la France dans une agence de voyages. Je suis un peu déçue, c’est vrai, mais pas assez pour remettre en question ma passion absolue de Dollarama.
D’ailleurs je vais vous laisser, j’ai quelques courses à faire.
Aurélie, Dollaraphage.