Nicotinage
Il y a une certaine effervescence dans l’air. Des attroupements sur les trottoirs, des conversations animées, des éclats de rire. Que se passe-t-il donc ce soir? On n’est pourtant pas samedi. L’effet été peut-être? Non. L’effet loi anti-tabac. Depuis le 1er juin 2006, il est interdit de fumer dans les bars (et tous les endroits publics). Résultat de quoi, les gens se massent sur les trottoirs pour avaler leur dose de nicotine. Quelle bonne nouvelle! Je vais enfin pouvoir sortir dans les bars sans : - devoir penser à ne pas me laver les cheveux avant d’y aller ; - devoir mettre toutes mes fringues à la machine en rentrant, manteau, sac à main et chaussures compris ; - être aphone pendant trois jours ; - ressembler à un lapin albinos en sortant ; - respirer un coup sur deux pour essayer d’avaler le moins de fumée possible ; - choper un cancer du larynx ou de la langue (quoique certains puissent le souhaiter, considérant que cela me ferait taire…). Évidemment, les tenanciers des bars sont fumasses (!) car ils risquent de voir la consommation d’alcool (fortement associée à celle de tabac, comme le démontrent plusieurs études) baisser, et leur chiffre d’affaires avec. Il faut dire que ce n’est pas moi qui vais atténuer le déficit en buvant un jus de canneberge par-ci, par-là… L’ironie de la chose c’est qu’on pensait que cette loi allait rendre la vie plus facile aux non-fumeurs... que nenni! Maintenant ils sont pollués dès qu’ils posent un pied sur le trottoir. Impossible de marcher du métro à chez moi sans respirer de la fumée de cigarette. Alors, moi, dans un élan libertaire, je propose d’interdire tout bonnement la cigarette! Qui m’aime me suive…! Ben pourquoi y a personne??? Ciao! Aurélie, ne tirez pas sur le pianiste!